Le Flobard
Le boulonnais, une région où l’on pratique encore l’art traditionnel de la pêche en flobart. On y voit encore ces grosses barques ventrues mises à l’eau à l’aide de tracteurs qui, une fois la pêche terminée, les remontent et les tirent jusqu’au domicile des marins. Cette tradition est aussi synonyme de fraicheur car, à peine débarqués, les poissons et crustacés sont aussitôt vendus à même les bateaux aux nombreux amateurs. Au XVIII° siècle le flobart était utilisé pour le transport des marchandises sur la Canche, rivière qui passe par Etaples.
Quant à l’origine du terme, il proviendrait du vieux saxon “vlootbar” qui signifie “apte à flotter” Le mot “flobart” s’écrit avec un ‘t’ ou un ‘d’ et n’est utilisé que dans le boulonnais (il n’est repris dans aucun dictionnaire); on ne le rencontre effectivement nulle part ailleurs. Cet étonnant canot creux de 4 à 5 mètres construit à clins est l’actuel descendant d’une longue lignée de bateaux qui, au début du siécle, échouaient en grand nombre sur les plages de notre littoral et de la côte picarde.
L’utilisation des bateaux d’échouage est due à la rareté des ports ou d’abris naturels, mais aussi à la configuration des côtes boulonnaises faites de plages rectilignes à faibles pentes qui facilitent la technique de l’échouage. Aujourd’hui les flobarts sont avec les doris normands les derniers bateaux de plage français.
La pêche côtière est extrêmement diverse. Les pécheurs vivent au rhythme des saisons et doivent s’adapter à la ressource et au marché. Le flobart se trouve en voie de disparition. Fin 1992, il n’en reste qu’une dizaine en pêche professionnelle sur les côtes du boulonnais. En 1995 à Wissant, seul un artisan pêcheur n’a pas délaissé le flobart; les autres travaillent avec des doris. Cependant, de nombreux pécheurs amateurs naviguent encore pour le plaisir en flobart et la baie de Wissant reste un des seuls sites d’échouage professionel en France.”
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